Dormir la nuit
La nature a fait de nous une espèce diurne. Pendant des milliers d’années, nous avons vécu au rythme des saisons et au contact des éléments et cela a eu un impact profond sur la manière dont notre corps fonctionne. Parmi ces éléments, le soleil tient une place fondamentale pour la régulation de notre sommeil, à travers l’influence d’une hormone spécifique : la mélatonine. Appelée aussi hormone de croissance, elle est synthétisée principalement lorsque l’organisme, ou plus exactement la peau nue, est exposée à la lumière naturelle. Le soleil est aussi responsable en grande partie du bon fonctionnement de notre horloge biologique, l’un des principaux mécanismes de la régulation du sommeil.
C’est cette horloge biologique qui « programme » chaque être humain différemment en ce qui concerne ses besoins de sommeil : certains auront besoin d’aller dormir tôt le soir, tandis que d’autres récupèrent mieux en dormant le matin. Certains ont besoin de peu de sommeil (5 à 6h) tandis que d’autres ont besoin de se reposer longtemps (jusqu’à 11 h par nuit). Et nous savons aujourd’hui qu’il s’agit d’une caractéristique génétique que nous ne pouvons pas modifier volontairement.
Ce qui nous amène à la question suivante : devons-nous essayer de connaître nos besoins spécifiques et nous efforcer de les respecter ? Ou bien pouvons-nous nous adapter aux contraintes de vie qui sont les nôtres, notamment professionnelles ? La plupart des gens, malheureusement, souvent simplement par méconnaissance des fonctionnements du sommeil humain, pensent qu’il est possible de s’adapter.
Travailler la nuit ?
Au-delà de l’anecdote amusante concernant l’étymologie latine du mot travail (tripallium en latin, désignant à l’origine un instrument de torture), ce dernier se transforme réellement en contrainte lorsqu’il s’agit de travailler la nuit, qui finit forcément par induire des difficultés, d’abord de sommeil, ensuite de santé.
La question devient donc ici de savoir s’il est possible à l’être humain de le supporter. Et la réponse doit impérativement se penser au long terme : s’il est effectivement possible de supporter cette contrainte biologique pendant quelques temps, surtout s’il on est jeune, en bonne santé et avec une bonne hygiène de vie, cela devient rapidement problématique, aussi bien sur le plan biologique (immunité, maladies chroniques, problèmes cardio-vasculaires, surpoids…) que psychologique (troubles de l’humeur, dépression ; burn-out…).
Des solutions ?
La première réflexion est globale et doit nous amener à repenser notre rapport à la nature : le mode de vie moderne coupe la plupart des êtres humains des éléments naturels qui servent à réguler correctement notre sommeil et nous manquons notamment de contact direct avec la lumière du soleil, même lorsque l’on ne travaille pas de nuit !
Afin de supporter au mieux les conséquences d’un sommeil perturbé par le travail de nuit est d’apprendre à utiliser efficacement et rapidement (il s’agit d’un apprentissage de trois mois environ s’il est pratiqué de manière rigoureuse) des techniques de micro-sieste et/ou de relaxation. Ceci permettra en effet à l’organisme de récupérer efficacement dans la journée ou lors du travail de nuit, et sera même utile à conserver pour ses bénéfices, le jour où l’on pourra effectivement revenir dans un cycle diurne. Cela n’empêchant pas évidemment que d’autres contraintes existent lorsque l’on travaille pendant la journée, mais au moins notre besoin vital de sommeil est mieux respecté.
La seconde idée consisterait à engager un vrai processus de changement concernant l’activité professionnelle et le rythme de vie : là encore, cela demande du temps, d’y réfléchir longuement car cela n’est pas une décision anodine que de changer de métier ou au moins de poste et d’horaires de travail.
Pour résumer, essayons de retrouver le plus possible le contact avec les éléments naturels, le soleil en particulier, prenons conscience que le travail de nuit est dangereux pour la santé à long terme, et développons une vraie efficacité dans l’utilisation des techniques de récupération rapide comme la micro-sieste et la relaxation.
A cette fin, MGEN vous accompagne avec l’application « Des Routes à Vivre » qui vous propose des exercices de micro sieste, à utiliser facilement chez vous, au travail, ou sur la route en cas de besoin...
Jean Denis Fauxpoint,
psychologue clinicien, hypnothérapeute, intervenant sommeil en entreprise