La pandémie du coronavirus a entrainé une baisse des taux de vaccination. Se faire vacciner, c’est se protéger soi-même, mais aussi protéger les autres. Plus la couverture vaccinale est importante, plus on évite les risques d’épidémie. La vaccination permet de prévenir des maladies très contagieuses et graves comme la rougeole ou la méningite.
La vaccination contre la Covid-19 reste l’actualité du jour mais ne doit pas faire oublier l’importance pour la santé de tous, personnes fragiles ou non, jeunes ou moins jeunes, de vérifier et reprendre son suivi vaccinal.
A l’occasion de la Semaine européenne de la vaccination 2022 qui se déroule du 25 avril au 1er mai, faisons le point.
La Semaine européenne de la vaccination (SEV) a été créée en 2005 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle se déroule aujourd’hui dans près de 200 pays dans le monde. Cette opération est coordonnée en France par le Ministère des Solidarités et de la Santé et Santé publique France et pilotée en région par les Agences Régionales de Santé (ARS).
Cette année, elle est placée sous le thème d’une « longue vie pour tous ». Elle vise à renforcer l’importance de garantir un accès équitable et élargi aux vaccins afin que tout le monde puisse jouir d’une longue vie en bonne santé.
- Le calendrier vaccinal : êtes-vous à jour ?
« Être à jour » c’est avoir reçu les vaccins nécessaires en fonction de son âge et avec le bon nombre d’injections pour être protégé.
NOUEAUTES 2022
Le calendrier vaccinal 2022 a été mis à jour par le ministère des Solidarités et de la Santé.
Il introduit de nouvelles recommandations :
- La vaccination contre le méningocoque B est recommandée chez l’ensemble des nourrissons à partir de 2 mois et jusqu’à l’âge de 2 ans : 1ère dose à l’âge de 3 mois, 2ème dose à 5 mois et dose de rappel de 12 mois. Elle est également recommandée pour l’entourage familial des personnes à risque élevé d’infections à méningocoques.
- La vaccination contre la coqueluche est recommandée chez la femme enceinte à partir du deuxième trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée, afin d’augmenter le transfert des anticorps maternels et d’assurer une protection optimale du nouveau-né.
- La vaccination contre la grippe saisonnière est recommandée chez les professionnels exposés dans le cadre professionnel aux virus grippaux porcins et aviaires.
Quels professionnels de santé peuvent réaliser les vaccinations ?
- Les infirmiers, sans prescription médicale préalable de l’acte, pourront administrer certains vaccins aux personnes de 16 ans et plus ciblées par les recommandations vaccinales.
Les vaccinations suivantes sont concernées :
- La grippe saisonnière, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les papillomavirus humains, le virus de l'hépatite (A et B), les infections invasives à pneumocoque, le méningocoque de sérogroupe (A, B, C, Y, W), la rage.
- Les pharmaciens sont également autorisés à administrer la même liste de vaccins mais sur présentation d’une ordonnance médicale sauf pour la grippe saisonnière.
- Les sages-femmes peuvent prescrire et administrer les vaccins figurant dans cette liste aux femmes enceintes, nouveau-nés et les personnes vivant régulièrement dans leur entourage.
L'acte d'injection est pris en charge par l’Assurance maladie dans les conditions habituelles :
- 70 % si c'est un médecin ou une sage-femme qui effectue l’injection ;
- 60 % si c'est un infirmier ou un pharmacien qui effectue l’injection.
Bon à savoir :
- Depuis la dernière campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, les infirmiers et pharmaciens peuvent vacciner l’ensemble des personnes majeures contre la grippe saisonnière, y compris celles non ciblées par les recommandations vaccinales.
- Les vaccins du calendrier des vaccinations, lorsqu’ils sont prescrits par les médecins du travail et les médecins scolaires, sont désormais remboursés par l’Assurance maladie.
Si vos vaccins ne sont pas « à jour » ? Il n’est pas nécessaire de tout recommencer, il suffit de reprendre la vaccination où elle a été interrompue. On parle de « rattrapage ».
- La vaccination ROR (rougeole, oreillons, rubéole)
La rougeole, les oreillons et la rubéole sont trois maladies très contagieuses dont les complications peuvent être graves.
La rougeole peut survenir à n'importe quel âge, si vous n'avez pas été vacciné ou si vous ne l'avez pas déjà eue. Chez les plus de 15 ans, dans un cas sur deux de rougeole, une hospitalisation est nécessaire.
La France est confrontée depuis 2008 à une épidémie de rougeole. Selon la synthèse des données de surveillance de la rougeole publiée par Santé publique France, du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2021, près de 30 000 cas de rougeole ont été déclarés en France, chez des sujets non ou mal vaccinés (dont 2 919 cas au cours de l’année 2018 et 2 636 cas en 2019).
La quasi-absence de circulation virale (< 250 cas) entre avril 2020 et mars 2022 est liée, en partie, au confinement instauré en France entre les mois de mars et de mai 2020, ainsi qu’au maintien, en 2021 et 2022, des mesures recommandées à la population pour lutter contre l’épidémie de COVID-19 (distanciation, gestes barrières, port du masque, couvre-feu) ayant un effet sur la transmission des autres pathologies respiratoires.
Mais la couverture vaccinale reste insuffisante en France chez les 15-35 ans et chez les nourrissons, et la crise sanitaire liée à l’épidémie de COVID-19 a entrainé un moindre recours à la vaccination ROR chez les enfants ce qui explique que le virus continue à circuler dans le pays. En 2018 et 2019, on a observé sur tout le territoire de nombreux cas de rougeole chez des sujets non ou mal vaccinés.
Pourtant, la vaccination protège de la maladie dans près de 100% des cas après 2 doses de vaccin !
La vaccination ROR est obligatoire pour les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018, en deux injections : une dose à 12 mois et une seconde dose entre 16 et 18 mois.
Vaccination en retard ?
Pour le rattrapage des vaccinations chez l’enfant dont la vaccination a été commencée, la règle est de compléter la vaccination et de lui administrer le nombre de doses qu’il devrait avoir reçues en fonction de son âge selon les recommandations.
Pour les personnes nées depuis 1980, et âgées de plus de 18 mois, le rattrapage vaccinal nécessite 2 doses au total à un mois d'intervalle minimum.
Réalisation et prise en charge
Le vaccin contre la rougeole peut être prescrit par :
- un médecin ;
- une sage-femme pour les femmes, l’entourage des femmes enceintes et l’entourage du nouveau-né jusqu’à ses 8 semaines.
La vaccination peut être réalisée par un médecin, un infirmier sur prescription médicale, ou une sage-femme, en libéral, en PMI (enfants de moins de 6 ans) ou dans un centre de vaccination public (dans ce cas, la prescription, la délivrance du vaccin et la vaccination s’effectuent sur place).
Pour encourager le rattrapage de vaccination des enfants et adolescents, l'Assurance maladie prend en charge à 100 % les 2 doses du vaccin ROR pour les enfants et les jeunes jusqu'à 17 ans révolus. A partir de 18 ans, le vaccin est remboursé à 65 % par l’Assurance maladie et le reste à charge peut être pris en charge par la complémentaire santé. En pratique, le médecin doit prescrire le vaccin ROR sur une ordonnance isolée. Cette ordonnance doit comporter le nom, le prénom et la date de naissance de l'enfant concerné et la mention « vaccin ROR gratuit ».
Pour les autres assurés, le vaccin ROR est remboursé à 65 % par l'Assurance maladie obligatoire.
L'acte d'injection est pris en charge dans les conditions habituelles.
Carnet de prévention MGEN
Suivez plus facilement vos grands rendez-vous vaccinaux et ceux de votre famille grâce au carnet de vaccination de votre Espace personnel sur mgen.fr et sur l’app MGEN.
Renseignez les vaccins déjà réalisés et vous serez notifié des prochaines échéances.