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Traitement par progestatifs : prévention renforcée du risque de méningiome

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte les professionnels de santé et les femmes sur le sur-risque de méningiome associé à l’utilisation de certains progestatifs dès lors que leur utilisation est prolongée et à dose élevée :

  • Lutényl ® (nomégestrol)
  • Lutéran ® (chlormadinome)
  • Colprone ® (medrogestone)
  • Depo Provera ® (médroxyprogestérone)

Les progestatifs sont des médicaments utilisés dans des maladies gynécologiques (endométriose, fibromes de l’utérus, règles particulièrement longues et/ou abondantes, troubles du cycle), dans le traitement hormonal substitutif (y compris ménopause), mais aussi en obstétrique (infertilité par insuffisance lutéale, fausses-couches à répétition).

En janvier 2022, l’Assurance maladie et l’ANSM avaient réaliséré, auprès des patientes et des médecins prescripteurs, une campagne d’information pour renforcer la prévention du risque de méningiome lié à l’utilisation de Lutényl et de Lutéran. En octobre 2024, la campagne d’information est relancée concernant le traitement prolongé par Colprone et Depo Provera.Le courrier adressé aux patientes rappelle les recommandations sur leur traitement et son suivi. Gestionnaire du Régime obligatoire d’Assurance maladie, MGEN participe également à cette campagne.

 

Quels sont les risques ?

 

La prise d’acétate de nomégestrol (Lutényl et génériques), d’acétate de chlormadinone (Lutéran), de médrogestone (Colprone) ou d’acétate de médroxyprogestérone (Dépo Provera) est associée à une augmentation importante du risque de méningiome (tumeur généralement non cancéreuse des membranes entourant le cerveau, les méninges).

Les symptômes cliniques pouvant évoquer un méningiome sont notamment : des maux de tête, vertiges, faiblesse dans les bras ou les jambes, paralysie, troubles de la vision,  de l’audition, de l’odorat, du langage, convulsions ou troubles de la mémoire. 

Le risque varie d’un médicament à l’autre et est très faible quand ces médicaments sont pris sur une période relativement courte, généralement moins d’un an.

Au contraire, pour des périodes prolongées d’utilisation de ces médicaments (plusieurs années), le risque augmente en fonction de l’âge de la patiente, de la dose et de la durée du traitement. 

 

Que faire ?

 

L’ANSM recommande aux femmes traitées par Lutényl, Lutéran, Colprone et Depo Provera ou leurs génériques de discuter de leur prise en charge avec leur médecin (traitant ou gynécologue) lors d’une prochaine consultation, afin de réévaluer la pertinence du traitement par rapport au bénéfice et au risque de ce dernier.

Le médecin jugera s’il est nécessaire d’effectuer ou non une imagerie cérébrale (IRM).

Si vous souhaitez arrêter votre traitement il est préférable d’en parler avec votre médecin (traitant ou gynécologue) avant de prendre votre décision.

Les professionnels de santé sont invités à réaliser une surveillance renforcée par IRM cérébrale :

  • en cas de symptômes ou de signes évocateurs d’un méningiome ;
  • au début du traitement si l’on présente des facteurs de risque de méningiome (antécédent de radiothérapie encéphalique dans l’enfance ou neurofibromatose de type 2) ;
  • au bout d’un an de traitement si le traitement nécessite d’être poursuivi, puis 5 ans après la première IRM, puis tous les 2 ans tant que le traitement est poursuivi.

Au-delà d’un an de traitement, le prescripteur doit désormais vous remettre une attestation annuelle d’information, à compléter et signer ensemble. Cette attestation est indispensable pour obtenir le médicament en pharmacie.

 

En savoir plus :

  • Article Ameli « Définition et causes d’un méningiome »
  • Article ANSM « Colprone, Depo Provera et Surgestone : premières recommandations pour limiter le risque de méningiome »
  • Rapport du GIS-EPIPHARE (21/07/2023) : « Utilisation de progestatifs et risque de méningiome intracrânien »

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