Baromètre MGEN / Solidaris « Confiance et Bien-être 2018 »
Comment va la santé des Français ? Moral, vision d’avenir, rapport à la société, au travail… Pour la deuxième année consécutive, le groupe MGEN mène une enquête sur la Confiance et le Bien-être des Français, réalisée conjointement avec l’institut belge Solidaris. Le baromètre révèle que les actifs, les 40/59 ans et les moins diplômés seraient plus heureux cette année. Et de manière générale, le moral des Français est à la hausse avec +4 points, à l’inverse des Belges qui perdent -1,8 points. Sécurité, politique, citoyenneté, sport, santé… découvrez la vision des Français en 2018.

26 février 2018


« La période post-électorale a très certainement insufflé un renouveau dans les espoirs des Français. Les attentes sont très fortes mais il ne faudrait cependant pas les décevoir, au risque de voir redescendre le regain de confiance observé » introduit Roland Berthilier, président du groupe MGEN.

Sur une échelle de 1 à 10, les Français évaluent leur vie actuelle à 6,71
L’étude révèle une amélioration du moral des Français. La qualité du relationnel et l’image de soi sont les évolutions les plus marquées. L’indice global de bien-être est passé de 56% en 2016 à 60% sur 2017. Celui des femmes est à 59,6% (vs 55,6%) et celui des hommes de 60,8% (vs 57,5%). C’est sur la santé psychique que cet écart est le plus grand, une différence récurrente entre les deux sexes qui peut s’expliquer par le taux de dépression, plus important chez les femmes.

Les actifs plus confiants (+ 5 points), les étudiants plus réticents (-12 points)
Globalement les Français sont plus confiants. Une tendance qui augmente le plus fortement chez les moins diplômés (aucun diplôme : +6 points, brevet des collèges : +8 points, Bac : +5 points), alors qu’elle reste stable sur les diplômés du supérieur qui peuvent avoir le sentiment que malgré les diplômes les gens ne s’en sortent pas toujours. À l’inverse, les actifs gagnent en confiance (+5 points) tout comme les retraités dans une moindre mesure (+2 points). Un regain qui peut être mis en regard de deux choses : la reprise de la croissance économique et la « valeur » travail placée au cœur des discours politiques.

Si les étudiants restent le groupe pour lequel l’indice de confiance est le plus haut (en lien avec une santé physique plus haute même si en recul), c’est celui où le recul est le plus marqué (-12 points). Il se passe quelque chose au niveau de la jeunesse française qui est interpellant. De nombreux résultats dans l’enquête montrent une rupture entre les plus jeunes (moins de 40 ans) et les autres. La fameuse génération sacrifiée… On notera que pour les chômeurs c’est stable, avec des conditions de vie en recul. Et tout au long de l’enquête, les analyses transversales témoignent d’une réalité compliquée pour ce groupe d’individus qui représente près de 3,5 millions de personnes.

L’analyse par âge se trouve en filigrane des analyses précédentes, ce sont ainsi les 40/59 ans qui profitent le plus de l’augmentation de l’indice confiance et bien-être quand c’est stable voire en léger recul pour les moins de 40 ans, pour qui les conditions de vie accusent une diminution de 5 points. Ils laissent leur place aux plus de 60 ans dans la catégorie d’âge la plus heureuse en France !

Comment les Français appréhendent leur propre avenir ? 6 sur 10 avec optimisme !
Bien que la crainte de descendre l’échelle sociale effraye plus d’un 1/3 de la population, notamment les chômeurs (1 personne sur 2) dont les conditions de vie sont en recul, les Français sont moins inquiets pour l’avenir de leurs enfants/petits-enfants (Les plus inquiets sont les moins de 40 ans à 75%).

Sur l’aspect économique, on passe d’un taux de 27% à 42% qui trouve que la mondialisation est une chance qui ouvre des marchés aux entreprises françaises et oblige à se moderniser. Néanmoins 82% restent convaincus qu’elle contribue à accroître les inégalités (malgré un recul de 10 points). Le sentiment que la finance prend une place trop importante dans notre société est toujours très fort (87%).

La vision de la société française par les Français a assez peu bougé en un an. Les inégalités sociales sont toujours dénoncées mais moins « insupportables » pour 64% des Français (contre près de 80% un an plus tôt). Parmi elles, les inégalités femmes-hommes sont les plus importantes à 73%, viennent ensuite l’accès à l’emploi (71%), aux vacances (66%), à l’enseignement (65%), aux soins de qualité (64%)…

Sécurité, immigration, politique… 52% des Français se sentent en sécurité
La tendance du contexte sécuritaire est plutôt positive elle aussi avec désormais un peu plus de la moitié de la population qui se sent en sécurité. Le taux grimpe à 75% chez les étudiants et 60% chez les moins de 40 ans. La question de l’immigration polarise quant à elle toujours autant la société française, 54% partagent l’idée qu’elle est riche d’enrichissement culturel. En outre, le sentiment qu’il y a trop de racisme est toujours très largement ressenti et dénoncé par 3/4 des Français. Un taux plus élevé chez les femmes (80%) et les semi-urbains (85%).

82% des Français sont attachés à leur identité française. Quelques mois après les élections présidentielles, les Français ont plus confiance dans la démocratie (même si 46% la remettent encore en question) et sont plus nombreux à estimer que l’offre politique correspond mieux à leurs attentes (26% contre 19% l’année dernière). Par ailleurs, s’ils sont désormais plus nombreux à penser que le monde politique peut faire bouger les choses (48% vs 38% qui pensent l’opposé) alors que la tendance était inversée un an plus tôt (34% vs 51%). Les Français restent également largement convaincus (7 sur 10) à affirmer que l’État et la Sécurité Sociale vont de moins en moins les protéger…

Pour 68%, le système de soins de santé est d’excellente qualité
La question de l’attente pour accéder à un spécialiste reste problématique et soulevée par les 3/4 de la population. 57% dénoncent aussi l’attente pour être admis à l’hôpital. La question des déserts médicaux semble encore plus présente. Quant au report de soins, hormis pour l’optique où on a une légère amélioration et pour lequel on passe en dessous de 1 sur 5 parmi les personnes concernées, l’accès aux spécialistes, aux médicaments prescrits et même aux généralistes sont en recul pour des raisons financières. De quoi donner concrètement raison aux craintes évoquées juste avant sur un système qui, compte tenu de restrictions budgétaires, réelles ou à venir, serait mis à mal petit à petit.

45% des Français estiment faire suffisamment de sport (+10 points)
On peut se réjouir que sur l’aspect « prévention santé » et promotion des comportements sains comme le sport et la façon de s’alimenter, la tendance est clairement à l’amélioration, même si elle masque des écarts en fonction des profils socio-démographiques.

Et il est à noter quelques points d’attention spécifiques comme les questions de l’accès financier au sport (un frein pour 39% des gens), de l’accès à la culture et des transports… pour lesquels il semblerait impératif de mener des actions.

Méthodologie : l’enquête a été réalisée en septembre 2017, par téléphone et via Internet. 1 000 Français ont été interrogés par l’institut Solidaris, l’une des plus importantes mutualités en Belgique, la première en Wallonie.