Quelle vision du système éducatif français ?
A l’occasion de la publication de l’ouvrage collectif intitulé Education et intérêt général aux PURH (auquel ont participé une quarantaine de responsables et spécialistes de l’éducation nationale et de la formation dont Roland Berthilier), le groupe MGEN a souhaité réaliser une étude sur le rapport des Français et des adhérents MGEN au système éducatif. Les résultats de ce sondage traduisent le haut niveau d’exigence des Français et de nos adhérents vis-à-vis du système éducatif. Cette enquête démontre également une volonté des Français de voir l’éducation s’adapter et évoluer. Cette enquête a été réalisée par OpinionWay du 30 octobre au 14 novembre 2018.

06 décembre 2018


"Le groupe MGEN est une mutuelle au carrefour de la protection sociale et de l’éducation nationale. Avec la sortie de cet ouvrage, nous avons voulu ouvrir le débat sur l’éducation. Les résultats de cette étude indiquent très clairement que l’on a plus que jamais besoin de rassembler l’école, la République et la société civile pour une école ouverte aux mutations de la société", Roland Berthilier, président du groupe MGEN.

Synthèse du rapport
Le système éducatif Français souffre d’une mauvaise image
La confiance dans le système éducatif Français est plutôt faible : 43% des Français n’ont pas confiance dans ce dernier, un score équivalent auprès des 15-24 ans. Plus du tiers des adhérents MGEN expriment également leur défiance.
Le système éducatif Français est perçu comme peu égalitaire. Un constat d’ailleurs plus marqué auprès des adhérents MGEN. Il peine à valoriser les différentes filières de la même façon (15% pour les adhérents MGEN et 47% chez les Français), à réduire les inégalités entre les différentes catégories sociales et à permettre à tous de réussir quelle que soit sa propre origine.
Pour la majorité, le système éducatif français ne donne pas les mêmes possibilités à un enfant qui a un handicap (70% des Français vs 78% des adhérents MGEN) qu’à un enfant qui en est dépourvu. Pour la majorité des Français et des adhérents MGEN, l’Education Nationale ne prépare pas les élèves à être des citoyens de demain. Elle permet d’acquérir des connaissances culturelles mais est considérée comme ne permettant pas une bonne valorisation de l’expression en public, de la créativité, de la responsabilisation ou encore de l’esprit d’entreprise.
De même, pour la majorité, elle ne prépare pas assez aux enjeux de demain, notamment concernant l’Europe, les religions, les migrations et la santé.
L’image d’une école qui évolue moins vite que la société est présente auprès de tous.

Une relation entre parents et enfants perfectible
Au global, les relations avec le corps enseignant sont jugées bonnes par les Français et les adhérents MGEN.
Pour autant, pour la majorité des Français, les rapports entre les parents et l’école sont perçus comme conflictuels. Un conflit également souligné par près de 4 adhérents MGEN sur 10.
La place des parents semble par ailleurs difficile à trouver et peu valorisée.

Des attentes fortes
En spontané, l’école de demain devrait, par l’enseignement, valoriser le développement personnel de chacun et ne devrait pas être un lieu de discrimination, notamment pour les adhérents MGEN.
Les Français, les 15-24 ans et les adhérents MGEN sont ouverts aux nouvelles méthodes d’apprentissage s’inspirant des neurosciences, mais aussi aux nouvelles technologies présentes dans le système éducatif.
Pour la majorité, elles permettraient de s’adapter aux évolutions de la société et d’assurer un meilleur suivi de l’élève. Elles présentent cependant des inconvénients, davantage mis en exergue par les adhérents MGEN.
On constate également des attentes fortes en termes d’investissements, (ces derniers étant jugés pour la majorité insuffisants), mais également concernant la formation des enseignants, qui peut être perçue comme peu attractive, peu adaptée aux enjeux de demain et aux élèves.
Enfin, sur le contenu de l’enseignement, de vraies attentes émergent concernant l’initiation de projets/d’ateliers ou une plus grande connexion avec le monde de l’entreprise que ce soit auprès des élèves de 15-24 ans et auprès des adhérents MGEN.


Méthodologie : enquête réalisée auprès de 1004 Français âgés de 15 ans et plus, et auprès d’un échantillon de 750 adhérents MGEN.