Enquête MGEN sur la santé des étudiants français
Lundi 24 juin aura lieu un rendez-vous dédié à la santé étudiante organisé par Universités & Territoires, et soutenu par le groupe MGEN à l’université Paris-Dauphine. A cette occasion, le groupe MGEN a souhaité élaborer la première édition du baromètre de la santé étudiante, réalisé avec OpinionWay. 

21 juin 2019

 
L’objectif de cette enquête est de mieux comprendre et identifier les connaissances et comportements des étudiants en matière de santé. Il ressort de cette étude que les étudiants ont des difficultés dans l’accès aux soins, mais aussi dans la compréhension de notre système de santé. Avec la fin du régime étudiant, cette méconnaissance ne va pas aller en s’améliorant. En effet, les étudiants étaient informés sur le système de santé à l’occasion des rentrées universitaires. Il y a donc toute une pédagogie à revoir auprès de cette cible qui représente les citoyens de demain.

« Le groupe MGEN s’engage avec la création de l’observatoire de la santé étudiante. Ce baromètre annuel permettra d’appréhender cette question, suite à la suppression du régime étudiant. L’enjeu pour cette population est l’accès aux soins, ce qui implique la solvabilisation de leurs dépenses de santé et la généralisation du tiers payant. Il est indispensable d’accompagner tous les jeunes en formation, et notamment les étudiants, vers l’autonomie et la citoyenneté » indique Eric Chenut, vice-président délégué du groupe MGEN.

Un système de santé peu connu par les étudiants français
Près de la moitié des étudiants se déclarent peu informés sur le système de santé français (52%). La famille/l’entourage (55%) constitue la première source d’information, suivi des professionnels de santé (34%).
Le système de la carte vitale est également peu compris : pour 23% des étudiants, la carte vitale est perçue comme une carte de crédit.
4 étudiants sur 10 ne savent pas que la carte vitale permet de bénéficier du tiers payant. Toutefois, 8 étudiants sur 10 déclarent avoir un médecin traitant. Un médecin traitant accessible à moins de 15 minutes à pied pour 38% des étudiants, entre 15 et 30 minutes à pied pour 26% et à plus de 30 minutes à pied du domicile pour 36%.

Un renoncement au soin est assez important
43% des étudiants ont déjà renoncé à se soigner ou à consulter un professionnel de santé au cours des 12 derniers mois.
Les 3 principales raisons de renoncement :
- L’attente que cela passe (38%)
- Les délais de rendez-vous (37%)
- Le coût des consultations (37%)

Par ailleurs, 68 % des étudiants n’ont jamais fréquenté le service santé de leur université.

Concernant les types de consultations, seul le médecin généraliste tire son épingle du jeu avec 70% des étudiants ayant consulté un médecin généraliste il y a moins d’un an et 94% au moins une fois. A la différence du dentiste : 44% il y a moins de 1 an et 93% au moins une fois ; du dermatologue : 15% il y a moins de 1 an et 60% au moins une fois ; et le gynécologue : 32% il y a moins de 1 an et 54% au moins une fois.

Méconnaissance du tiers-payant et des mutuelles
Le tiers payant est peu connu des étudiants français : plus du tiers ne sait pas l’expliquer.
58% des étudiants ne savent pas ce que représente la sectorisation médicale.
6 étudiants sur 10 ne savent pas faire la différence entre la sécurité sociale et la mutuelle. Enfin, 70% d’entre eux indiquent que l’augmentation des tarifs pour les inscriptions universitaires pourrait avoir un impact sur la souscription à une mutuelle.

Une hygiène de vie qui pourrait être améliorée
70% des étudiants déclarent pratiquer une activité sportive régulière (au sein d’un club/association ou en pratique libre) : 24% 1h par semaine, 30% entre 1h et 2h par semaine, 21% entre 2h et 3h par semaine.
Les activités sportives les plus pratiquées sont : le fitness (33%), la course à pied (27%), les sports collectifs (24%), la marche/randonnée (21%), le vélo (19%), la danse (12%), la natation (10%), le yoga/pilate (7%)…
Le manque de motivation (50%) et de temps (48%) sont les deux principaux freins déclarés à la pratique d’une activité sportive.
Rester en bonne santé (45%) et évacuer le stress (19%) constituent les deux principaux leviers à la pratique d’une activité sportive. Suivi de rester mince (10%), mieux dormir (7%) et prévenir l’apparition des maladies chroniques (7%).

Des étudiants qui ne font pas attention à leur alimentation
Le budget moyen quotidien des étudiants pour manger est d’environ 12 euros.
49% d’entre eux sautent un repas au moins une fois par mois et 26% au moins une fois par semaine.
25% déclarent ne pas manger à leur faim au moins une fois par mois. Et 11% se nourrir grâce aux associations au moins une fois par mois.
Près de 4 étudiants sur 10 n’ont pas l’impression d’avoir une alimentation saine et équilibrée. Paradoxalement, 80% des étudiants déclarent cuisiner leurs repas et consommer des produits bio souvent (17%) et de temps en temps (38%).
A noter que 19% des étudiants sont en surpoids.

Des étudiants confrontés au stress et à la dépression
Près de 8 étudiants français sur 10 déclarent s’être sentis stressés au cours de cette année scolaire : très souvent à 40%, de temps en temps à 39%.
Les principaux facteurs à l’origine de leur stress sont : les examens (54%) ; les études en général (50%) ; la peur de ne pas réussir ses études (45%).
Pourtant, près de 4 étudiants sur 10 n’ont rien fait pour faire face à ce stress et 1 étudiant français sur 4 n’en n’a pas parlé à son entourage. 36% déclarent s’être mis au sport pour diminuer les effets du stress et 13% vers les médecines alternatives type sophrologie, méditation, yoga…
Enfin près d’1 étudiant sur 4 a connu un épisode dépressif au cours de cette année scolaire, qui n’a pas fait l’objet d’un diagnostic dans la plupart des cas. La pratique du sport (33%), ainsi que le soutien de l’entourage (26%) ont été les principales actions mises en œuvre pour lutter contre la dépression.

Et qui peuvent avoir des comportements à risques
Plus d’un étudiant sur 2 déclare avoir eu au moins un comportement à risque au cours de cette année scolaire :
- Plus du tiers (35%) ont eu des relations sexuelles sans préservatif.
- Près de 3 étudiants sur 10 déclarent avoir bu de manière excessive (25%), et 15% ont consommé du cannabis.
Si un dispositif consistant à former les étudiants aux premiers secours en matière de santé mentale était mis en place : 32% des étudiants seraient très intéressés et 44% plutôt intéressés.


Méthodologie : Enquête OpinionWay menée auprès de 1002 étudiants français âgés de 16 à 28 ans, du 3 au 26 mai 2019.

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