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Information : Androcur® et risque de tumeur cérébrale

Les médicaments à base d’acétate de cyprotérone (Androcur® ou ses génériques), molécule capable de bloquer la sécrétion de testostérone (hormone sexuelle masculine), sont principalement utilisés :

  • chez la femme, dans le traitement de certaines maladies hormonales se manifestant par une augmentation du système pileux (hirsutisme),
  • chez l’homme, pour atténuer les symptômes du cancer de la prostate.

En France, ces médicaments peuvent également être utilisés à forte dose, chez la femme, pour des indications «hors AMM» (hors indications officielles) : hyperandrogénie (excès d’hormones sexuelles mâles), traitement de l’acné, syndrome des ovaires polykystiques (1ère cause de troubles de la fertilité chez la femme), alopécie androgénique, traitement de l’endométriose, contraception.

Une étude épidémiologique réalisée par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a démontré que le risque de développer un méningiome (tumeur cérébrale développée à partir de cellules des enveloppes du cerveau et de la moelle épinière appelées les méninges) est fortement augmenté pour les traitements longs et fortement dosés :

  • Risque multiplié par 7 au-delà de 6 mois d’utilisation d’une dose moyenne supérieure ou égale à 25 mg par jour,
  • Risque multiplié par 20 après environ 5 ans de traitement à 50 mg par jour ou 10 ans à 25 mg par jour.

Des recommandations aux professionnels de santé pour réduire le risque de méningiome sous acétate de cyprotérone (Androcur et ses génériques) ont été diffusées en octobre 2018 et, depuis un an, l’ANSM a observé une diminution de près de 50 % des ventes de ces médicaments. Cependant, afin de permettre la poursuite de cette évolution, une campagne d’information sur les nouvelles modalités de prescription et de surveillance de l’acétate de cyprotérone (Androcur® et ses génériques) à destination des patients et des professionnels de santé est en cours. Mise en œuvre conjointement par l’Assurance maladie et l’ANSM, en lien avec les représentants et associations de patients, la MGEN participe également à cette campagne par l’envoi prochain d’un courrier d’information adressé à tous ses bénéficiaires concernés.

Désormais, si vous suivez ou devez suivre un traitement par acétate de cyprotérone, votre médecin doit vous remettre une fiche d’information sur le risque de méningiome lié à ces médicaments. A compter du 1er juillet pour les nouveaux traitements et du 1er janvier 2020 pour les renouvellements, la délivrance de ces médicaments en pharmacie ne sera possible que sur présentation obligatoire d’une attestation annuelle d’information co-signée par le médecin et son patient.

L’ANSM a mis en place un numéro vert 0 805 04 01 10 est accessible gratuitement du lundi au vendredi de 9h à 19h pour répondre aux questions des patients et de leur entourage.

Sources : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, Caisse nationale d’assurance maladie

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